
La grande famille de la presse malgache vient de célébrer ses 150 ans et par la même occasion la Journée mondiale de la liberté de presse. Dans ce contexte, l’Alliance française d’Andavamamba accueille, ce mois-ci, une exposition de dessin de presse baptisée «Dessins en liberté».
L’exposition est composée de 12 panneaux de dessins de presse réalisés par 50 dessinateurs de 45 nationalités différentes. Chaque panneau est consacré à une thématique précise de la liberté d’expression dans des domaines aussi variés que la censure, l’internet, la corruption, les droits des femmes, les rebellions, le climat, le sport et le racisme. Parmi les dessins réalisés, ceux de «Charlie Hebdo nous ramène un peu sur les attaques perpétrées contre le journal satirique au mois de janvier 2015 et le mouvement de solidarité qui s’en est suivi et où des millions de citoyens ont défilé à travers le monde pour rendre hommage aux 17 victimes de ces attentats», rapporte un communiqué. Après la capitale, cette exposition sera présentée au réseau des Alliances françaises de Madagascar, à savoir, Mahajanga, Nosy Be, Sambava, Ambatondrazaka et Toamasina.
La liberté d’expression au cœur du débat
Une conférence-débat sur le thème «Dans une société pudique et quelque peu encline à la démonstration (comme la nôtre), comment définissons-nous la liberté d’expression ? Jusqu’où peut-elle aller ?», s’est tenue en marge du vernissage de cette exposition. Animé par le journaliste Joël Ralaivaohita, ce débat a aussi vu la participation de l’Ordre des journalistes de Madagascar (OJM). «L’humour est une plateforme pour bien illustrer la liberté d’expression à condition de ne pas heurter les convenances. On peut se permettre de tout dire dans la limite du respect de la culture, les us et coutumes plutôt délicats comme les nôtres», analyse Andry Bahrone, un humoriste parmi les conférenciers.
Par ailleurs, cette manifestation a également été une occasion de susciter le débat autour du code de la communication à Madagascar. «Le projet de loi récemment élaboré devrait y avoir des modifications dans le bon sens. Il y avait des consultations à peu près depuis 15 ans, auprès des journalistes, patrons de presse et l’OJM. Il y avait une prise en compte du point de vue des acteurs de la chaîne et de toutes les entités concernées, à ce que tout soit intégré. Actuellement, la phase d’élaboration a été accomplie, nous en sommes à la phase de la présentation du projet aux conseils du gouvernement, de ministres et à l’assemblée nationale», a conclu Joël Ralaivaohita.
Joachin Michaël