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Rova d’Ambohidratrimo : le patrimoine culturel, réduit en cendres

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ROVA

Les trois «Trano manara» du Rova d’Ambohidratrimo ont été la proie des flammes, avant-hier, aux environs de 23h30. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agit d’un incendie d’origine criminelle.

Une fois de plus, l’un des vestiges de notre identité culturelle est parti en fumées en moins de deux heures. Le Rova d’Ambohidratrimo a été la cible d’un incendie, dans la nuit de mercredi à jeudi. Un membre du quartier mobile local a affirmé que les «Trano manara» étaient déjà en feu lorsqu’il a reçu l’alerte aux alentours de 23h30. La thèse d’un incendie criminel est fortement privilégiée. La découverte d’une bouteille de pétrole sur les lieux du crime ne fait que corroborer cette thèse. Ainsi, le feu n’a été maîtrisé par les pompiers que vers deux heures. Et les gendarmes n’ont encore aucun suspect actuellement.

Trano manara, lieu de bénédiction

La «Trano manara» est la petite maison en bois qui se trouve sur les tombeaux des rois d’antan. En fait, elles ne contiennent pas grand-chose à part une table sacrée sur laquelle se font les demandes de bénédictions. «Les infrastructures ont peut-être été incendiées, un vrai acte sacrilège, mais la valeur sacrée de cet endroit est intacte. Cet acte criminel ne fait juste que susciter la colère des esprits qui y règnent, et qui connaissent le véritable coupable. Malheureusement, nous envisageons justement de restaurer ces maisons, étant donné que la dernière réhabilitation remonte à 1987, et depuis elles n’ont fait l’objet que de simples entretiens. Mais cette réhabilitation coûte environ cinq millions d’ariary», a déclaré Saholiarivoatra Razafintseheno, une prêtresse des lieux depuis 30 ans.

Deuxième colline sacrée

Ces trois tombeaux appartiennent au roi Dadabe Ratrema et ses descendants, d’où l’appellation de la colline, Ambohidratrimo. En effet, ce roi merina a épousé Andriamasinavalona, la mère du roi Ramorabe. Selon la tradition orale, le roi Andrianampoinimerina a déclaré la guerre au roi Ramorabe, qui est pourtant sorti vainqueur du conflit. Et pour faire régner la paix, le roi Andrianampoinimerina a demandé la main de sa fille, Rambolamasoandro, qui n’est autre que la mère de Radama 1er. Ainsi, parmi les douze collines sacrées, Ambohidratrimo est la deuxième qui revêt le plus de valeur symbolique, après celle d’Ambohimanga.

Les Rova, à préserver

Ainsi, des questions se posent : qui a un intérêt quelconque à incendier un patrimoine culturel ? Rappelons que le Rova d’Ambohitrimanjaka vient également d’être la cible d’un incendie la semaine dernière, et jusqu’à maintenant le Rova Manjakamiadana, incendié le 6 novembre 1995, n’est pas encore totalement restauré. Quel Rova sera la prochaine cible ? Quel patrimoine national sera encore sacrifié pour l’intérêt de quelques-uns ? L’alerte est donnée. Une réaction énergique du gouvernement est fermement attendue, ce dernier qui a toujours considéré la culture comme moins importante par rapport aux autres volets de la vie nationale. Et pourtant, le patrimoine et la culture font partie intégrante de l’identité d’un pays, et les pays développés les gardent jalousement.

Holy Danielle


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