
Environ un mois après le limogeage de Haja Ranjarivo du poste de directeur de l’Office malgache du droit d’auteur (Omda), la situation reste floue. Mais cela n’empêche pas que son administration continue de tourner normalement. Hier, par exemple, l’Omda a distribué les allocations aux artistes pensionnés.
Apparemment, Haja Ranjarivo, l’ancien directeur de l’Omda n’a pas encore cédé sa place, bénéficiant du soutien des artistes et surtout des membres de cet office. De son côté, son supposé successeur n’a toujours pas rejoint son poste, malgré le fait qu’il soit appuyé par le ministère de la Culture et de l’artisanat (MCA). Après plus d’un mois, le bras de fer se poursuit donc. «Je ne suis qu’un simple fonctionnaire comme les autres. Par contre, mon devoir est de faire fonctionner normalement cet office, et c’est encore le cas actuellement», a lancé Haja Ranjarivo.
Et c’est ainsi que, les artistes «retraités» membres de cet office ont reçu hier leur pension auprès de l’Omda. «Il n’y a jamais eu un quelconque département qui ait privilégié le droit des artistes. Cet office est le seul qui donne de l’importance aux artistes et à leurs œuvres. Sans lui, nous n’aurions jamais pu bénéficier d’une pension ; et même après notre disparition, nos familles continueront encore à en percevoir grâce à nos œuvres. Telle est aussi l’une des missions de cet office», s’est réjoui Tianjama, artiste retraité et membre de l’Omda.
Dans les normes
«Il est vrai que rien n’est parfait, mais on fait de notre mieux, et nous savons que nous fonctionnons normalement suivant les règles mises en place par la confédération internationale des sociétés d’auteur et compositeur (Cisca) en France. Certains nous comparent souvent à la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) en France, alors pourquoi ne compare-t-on pas notre ministère de la Culture à ceux qui existent à l’étranger ? Je peux l’affirmer : l’actuel Omda est comparable à d’autres sociétés comme en Afrique par exemple», a ajouté l’ancien DG.
Cependant, le principal souci de Haja Ranjarivo n’est pas tellement le fait de devoir céder sa place, mais de voir, selon lui, tous les efforts accomplis réduits à néant. «La ministre ne mesure pas la portée de ses paroles. Quand elle déclare que pour le bien des artistes malgaches, toutes disciplines confondues, cela signifie les récompenser sur le même pied d’égalité. Comment peut-on tenir ce genre de propos sans penser aux conséquences ? Cela voudra donc dire que celui qui a travaillé dur sera récompensé au même titre que celui qui n’a presque rien fait durant l’année. C’est tout à fait inadmissible», a-t-il affirmé.
Presque tous les domaines concernés
A en croire Haja Ranjarivo, il est donc somme toute normal que les artistes protègent la seule entité qui les prenne en charge. «7 119 artistes, répartis dans différentes disciplines sont membres de cet office. Les gens pensent que l’Omda est simplement réservé à la musique, et pourtant, nous travaillons déjà avec presque tous les artistes des autres domaines artistiques : la littérature, l’art dramatique, l’audiovisuel, l’art figuratif, l’art cinématographique… Depuis l’année dernière, nous travaillons également avec le syndicat des photographes», a-t-il indiqué.
Bref, la bataille rangée entre les deux parties continue, car tandis que les artistes revendiquent toujours que ce sont eux qui financent en grande partie le chiffre d’affaires de l’Omda, et qu’ils soutiendront l’ancien DG en cotisant pour payer son avocat, le MCA semble aussi vouloir persister dans sa voie.
Haja Ramasindray
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