L’Association des cynophiles de Madagascar (Acym) organise la première manifestation canine, du 21 au 27 avril. Elle se fera en présence de Jean-Paul Kerihuel, vice-président de la Société centrale canine de France (SCC), ce qui lui donnera une dimension et une conformité aux normes internationales. En marge de la conférence de presse qui s’est tenue, mercredi dernier, au DLC Anosy, nous avons pu interviewer Mamy Rabemila, président de l’Acym.
(*) Les Nouvelles : Jean-Paul Kerihuel sera au pays du 21 au 27 avril dans le cadre de cette première manifestation canine. Qu’est- ce que sa présence va insuffler à l’événement ?
(-) Mamy Rabemila : Auparavant, il n’y a jamais eu de concours de beauté organisé à Madagascar, parce que nous ne disposons pas de juge professionnel malgache qualifié. De plus, il y a un certain risque, avec la présence de plusieurs chiens puisqu’on ne sait pas lequel a telle ou telle maladie… Bref, pour le faire, les organisateurs doivent satisfaire un certain nombre d’exigences, puisqu’il existe un standard international à suivre. Ainsi, le passage de ce juge expert international ne sera que bénéfique pour les cynophiles. Il évaluera d’abord les chiens de types, c’est-à-dire, ceux qui n’ont pas encore de pedigree, et les inscrire au livre d’attente du Livre des origines malgaches (Lom) géré par l’Acym. Ensuite, il donnera une formation pour les prochains juges malgaches afin de pouvoir justement organiser ultérieurement un concours de beauté, mais aussi une formation d’éleveurs. Notons que Jean-Paul Kerihuel est un juge qualifié et aussi formateur pour races de chien, il ne faut pas oublier qu’il existe 350 environ de races de chien au monde.
* En ce qui concerne les chiens de race, le coton de Tuléar est une race qui vient de Madagascar, mais actuellement elle est gérée en France, pourquoi ?
– L’histoire remonte à 1981. Après plusieurs conflits politiques survenant au pays à cette époque, plusieurs étrangers ont exporté cette race à l’étranger, et depuis, ils se sont organisés pour l’administrer. Un club français de coton de Tuléar s’en occupe. Ce qui est dommage, puisqu’elle devrait être gérée dans notre pays. De ce fait, l’Acym essaiera d’en récupérer la gérance, ne serait-ce que pour les cynophiles malgaches. Même si la procédure est assez compliquée, nous en ferons aussi notre mission.
* Plusieurs personnes pensent que les chiens bâtards malgaches appelés «alika gasy» constituent aussi une race exceptionnelle à Madagascar. Quel est votre avis là-dessus ?
– Comme vous l’avez précisé, les «alika gasy» sont des chiens bâtards, et ces chiens existent partout dans le monde, pas uniquement à Madagascar. On parle de chien de race quand celui-ci a un lignage fixé, sans métissage. C’est pour cette raison que faire aboutir une procédure d’attribution de pedigree est assez complexe, et surtout l’inscription au Lom est délicate. Actuellement, une trentaine de races y sont répertoriées, et grâce à la présence de Jean-Paul Herihuel, nous espérons que ce chiffre sera doublé.
Propos recueillis par Holy Danielle