Le limogeage de Haja Ranjarivo, directeur de l’Office malagasy du droit d’auteur (Omda), qui sera remplacé par Dominique Razanavahy a été décidé en conseil des ministres qui s’est tenu mercredi dernier. Le syndicat des artistes, ainsi que certains chanteurs membres de cet office ont manifesté leur désaccord et décidé de riposter.
Un détournement de fonds a été perpétré au sein de l’Omda Toamasina. Le présumé auteur a démissionné à l’avance et l’affaire a été suspendue au niveau du Ministère de la Culture et de l’artisanat. Etant le premier responsable de cet office, le poste du directeur de l’Omda s’est fragilisé. « Mardi dernier, nous avons tenu une réunion avec le secrétaire général et les directeurs de cabinet du ministère afin de trouver une solution et surtout pour trouver un accord afin que le directeur ne soit pas limogé tant que l’affaire n’est pas résolue », a expliqué Rajery, retraçant l’historique du dossier afin de tenter de trouver une explication au pourquoi de la décision.
La tension monte entre le MCA et les artistes
En effet, le conseil des ministres de la semaine a tranché pour le limogeage de Haja Ranjarivo, directeur de l’Omda. « Je ne suis qu’un employé du Ministère et des artistes à la fois », a réagi Haja Ranjarivo. Ainsi, une certaine tension règne en ce moment entre le ministère de la Culture et de l’artisanat et les artistes, une tension qui ne date pourtant pas d’hier.
« Depuis que Brigitte Rasamoelina a été nommée Ministre de la Culture et de l’artisanat, elle n’a jamais priorisé les artistes », a remarqué Ndriana Ramamonjy.
Ainsi, le syndicat des artistes et certains chanteurs membres de l’Omda, entre autres Fanja Andriamanantena, Njakatiana, Samoëla, Fidy Rabearisoa, Théo Rakotovao, Henri Ratsimbazafy, Jaojoby, Rajery, Lôla… se sont réunis hier au siège de l’Omda à Faravohitra afin de manifester leur désaccord face à ce décret et surtout à la négligence des autorités quant à l’importance des artistes.
« Il est temps de sonner la révolte face à cette situation qui impacte sur la vie des artistes malgaches », a continué Ndriana Ramamonjy.
La révolte a commencé
Ainsi, une pétition est déjà lancée depuis hier sur ce sujet. Ensuite, des artistes prospectent déjà auprès des radios et télévisions, afin de lancer l’idée d’une
« diffusion morte », c’est-à-dire demander à ces médias de ne diffuser aucune chanson malgache. Et enfin, un meeting sera prévu samedi prochain, au cas où le gouvernement ne répond pas à leur demande.
L’article 24 enfreint
« Il est vrai que dans l’article 11 du statut de l’Omda, le ministère a le droit de limoger et de nommer qui bon lui semble. Par contre, il n’a pas respecté l’article 24 qui stipule que s’il y a un soupçon de détournement au sein de l’Omda, le dossier devra d’abord être consulté par le conseil d’administration, puis par l’inspecteur général de l’Etat. Nous sommes prêt à riposter au niveau de la primature », a affirmé Ndriana Ramamonjy.
6% de subvention venu du MCA
A noter que 94% du chiffre d’affaires de l’Omda proviennent des artistes, et le reste des subventions du ministère. « Mais que signifient ces 6% ? Est-ce juste un moyen pour pouvoir s’imposer ? Nous estimons que nous devrions être consultés à chaque grande décision prise au niveau de cet office », a suggéré Théo Rakotovao, l’un des artistes présents hier. Et c’est ainsi qu’est née l’idée de privatiser l’Omda, comme cela se fait à l’étranger.
A souligner enfin que jointe au téléphone sur la véritable raison de ce limogeage, la ministre a simplement répondu « j’ai mes propres raisons », sans donner davantage d’explications.
Haja Ramasindray
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